Il portait probablement dans sa main gauche un lis aujourd’hui disparu. Devant cet autel, près de la cuve baptismale, est posé un prie-dieu qui mérite notre attention. Sur un panneau de bois, un ange peint tient une banderole déployée proclamant « Magnificat anima mea Dominum » (mon âme bénit le Seigneur). en-dessous, sur le travers en bois, est gravée en relief l’incantation: » Wachet und betet » (Veillez et priez !). La chaire a perdu son escalier d’accès, personne n’y prêchera dans les prochains temps ! Une peinture fixée au centre du plafond de la nef représente une nuée d’angelots volants, un croissant de lune au-dessus d’une frange nuageuse qui couvre un globe terrestre autour duquel s’enroule le serpent-dragon tenant une pomme dans sa gueule. On reconnait là le thème tiré de l’Apocalypse de Saint Jean déjà représenté sur l’autel de la Vierge. Huit vitraux simples bordés d’un ruban de feuilles d’acanthe dorées sur fond bleu, portent les noms des donateurs ainsi que celui de l’atelier Ott de Strasbourg, qui les a réalisés en 1906. Le statuaire comprend une grande Piéta, Vierge douloureuse en terre cuite, un moulage en plâtre représentant le Sacré Cœur, Sainte Odile, Sainte Anne et sa fille Marie et surtout une statue en bois de Saint Antoine à l’enfant Jésus. Une plaquette nous indique qu’elle est l’œuvre de Ferdinand Stufleser, sculpteur et constructeur d’autels à Sankt Ulrich dans le Tyrol autrichien. Le chœur est éclairé par deux vitraux, également dus à l’atelier Ott. Le premier est dédié à Sainte Odile, patronne de l’Alsace. Le second montre Saint Martin. L’oie, à ses pieds, rappelle une légende du XVe siècle. L’animal aurait révélé la cachette où Saint Martin s’était retiré pour se soustraire à l’élection épiscopale. Elle est devenue par la suite la « Martinsgans« , l’oie de Saint Martin qui a fait du saint le patron des éleveurs d’oie. Pièce maîtresse du chœur, un tableau représente Saint Materne, patron de l’église et de la paroisse. Monté sur un rocher, en habit de moine pèlerin, escarcelle à la ceinture, il est muni de son bâton surmonté du Christ en croix. La peinture, récente (1995) est due à Suhr d’après une esquisse de Kuder. L’église de Neubois possède le seul orgue Callinet de la vallée, l’un des rares du Bas-Rhin. Sa partie instrumentale a été classée à l’inventaire des Monuments Historiques en 1978. Joseph Callinet, de Rouffach a construit cet orgue en 1823 pour la paroisse de Ballersdorf (Haut-Rhin). Il a été transféré à Neubois en 1880. Après plusieurs interventions, l’instrument se trouvait dans un état pitoyable. Il est restauré en 1987-1988 par Alfred Kern qui le remet dans son état d’origine.